Pour les personnes à la recherche de prévisibilité, les rentes peuvent offrir une distribution prédéterminée de revenus à la retraite.
Les économistes appellent cela « le casse-tête des rentes. »
Bien que les rentes puissent procurer un revenu viager garanti, plusieurs Canadiens sont toujours récalcitrants à acheter une rente dans le cadre de leur planification de revenus de retraite.
Achetées au moyen d’un paiement forfaitaire à une compagnie d’assurance, les rentes procurent à leurs prestataires une distribution prédéterminée de revenus, généralement sur une base mensuelle ou annuelle.
« Il s’agit d’une option intéressante pour les retraités à la recherche de prévisibilité, » de dire John W. Hamilton, président et directeur de Services financiers RBC Gestion de patrimoine Inc. à Toronto. « L’idée d’une rente est encore étrangère pour bien des gens, étant donné qu’ils ne comprennent pas ce en quoi elle consiste. »
Les investisseurs sont plus familiers avec les certificats de placement garantis (CPG), qui peuvent être plus faciles à comprendre et sont plus accessibles. Toutefois, les rentes peuvent aider à relever plusieurs défis dans le cadre d’une planification de revenus de retraite.
Voici donc cinq choses qu’on doit connaître à propos des rentes :
Les rentes prescrites peuvent procurer des efficiences au plan fiscal, étant donné que le revenu est imposé en fonction d’une combinaison de remboursement de capital libre d’impôt et une composante prescrite de revenus imposables, laquelle est intégrée dans le produit.
« Cet impôt est égalisé sur la vie du contrat, » selon Mike Macoun, vice-président et spécialiste en planification successorale de Services RBC Gestion de patrimoine Inc. « L’impôt sur votre rente est le même dans la première année que dans la vingtième année de versement de celle-ci. »
Par exemple, un contrat de rente de 1 million $ souscrit aux taux d’aujourd’hui procurerait à un homme de 65 ans une rente annuelle d’environ 63 000 $, la majorité de laquelle serait un remboursement de capital (selon un calcul actuariel fondé sur la durée de vie typique d’un homme). De ce montant, 14 000 $ serait imposable chaque année. Cela se compare à quelqu’un qui achèterait un CPG de 1 million $ à trois pour cent et qui paie de l’impôt sur la totalité des 30 000 $ reçus en revenus d’intérêt.
« Puisqu’il s’agit d’un revenu viager, le taux de rendement sur votre rente augmentera avec les années, étant donné que les versements continueront, » d’ajouter Mike. « Lorsque vous planifiez un revenu de retraite, vous cherchez toujours à maximiser le revenu le plus avantagé au plan fiscal. Il s’agit d’une question d’efficacité du produit d’investissement. »
Les rentes peuvent aussi être utilisées à des fins de fractionnement de revenu entre les conjoints, ce qui crée encore plus d’efficiences fiscales. « Non seulement recevez-vous un revenu plus élevé à un impôt moindre, mais en plus, vous pouvez le fractionner en deux, » d’indiquer Mike.
Bien qu’un désavantage potentiel d’une rente tient à son manque de liquidité, John Hamilton souligne que certaines compagnies d’assurance offrent des rentes indexées, ce qui signifie qu’elles peuvent augmenter de valeur au gré du temps en fonction de l’inflation. Cela peut calmer les appréhensions de certains investisseurs à l’effet que leur investissement perdra de la valeur au fur et à mesure qu’ils prendront de l’âge.
« Cette stratégie offre aux investisseurs une certaine protection contre l’inflation, » de préciser John. Malgré cela, il recommande que les investisseurs n’achètent une rente qu’avec une partie de leur portefeuille et laissent l’autre partie investie dans des actifs plus liquides.
« Une fois la rente achetée, on ne peut faire marche arrière, » d’indiquer Mike. «Vous transférez un capital à une compagnie d’assurance en échange d’un flux de revenus qui vous sont versés votre vie durant. »
Plusieurs investisseurs détiennent des rentes dans leur société comme un type de régime de pension qu’ils s’imposent.
Les entrepreneurs, par exemple, pourraient ne pas toucher une pension de leur entreprise mais plutôt choisir d’investir leur épargne retraite dans celle-ci.
« Les propriétaires d’entreprise à la retraite et dont une part importante de leur patrimoine se trouve dans leur entreprise cherchent des façons de soutirer une pension de leurs actifs d’entreprise, » de dire John Hamilton. « Les rentes leur offrent un tel instrument, et ce, avantageusement au plan fiscal. »
Les rentes peuvent servir à produire des revenus à la retraite de même qu’à appuyer des oeuvres caritatives, d’autant plus qu’elles pourraient alors être assujetties à un traitement fiscal préférentiel.
Les rentes de bienfaisance offrent une alternative de revenus fixes à ces personnes qui effectuent régulièrement des dons à des oeuvres de bienfaisance. En souscrivant une rente, un donateur ou une donatrice peut chercher à réduire son revenu imposable, garantir le versement de dons annuels et tirer profit de crédits d’impôt pour ces dons. Seule une partie du paiement est imposable et le rendement y associé pourrait être supérieur à celui d’un CPG ou d’une obligation, au dire de Mike Macoun.
« Le donateur ou la donatrice est en mesure de constater les bienfaits de son don, de son vivant, et comment les fonds sont utilisés à bon escient, » d’ajouter Mike. « Ils reçoivent bien entendu un reçu d’impôt, mais la plupart des gens ne le font pas pour cette raison. »
Dans le cas des rentes garanties en faveur d’un organisme de bienfaisance, les donateurs et donatrices cèdent la propriété de la rente à l’oeuvre de bienfaisance, tout en recevant des paiements de revenus fixes garantis pendant toute leur vie. Les donateurs et donatrices reçoivent un reçu d’impôt annuel pour les primes d’assurance payées à même la rente. Seule la composante revenu de la rente est imposable.
« Cette rente procure des économies d’impôt importantes, comparativement aux rentes garanties traditionnelles, ainsi qu’un revenu annuel supérieur à celui d’un CPG, tout en produisant un don de bienfaisance, » de conclure Mike Macoun.
Une des principales façons dont les investisseurs peuvent se servir des rentes dans le cadre d’une planification successorale est de maintenir un certain contrôle sur la façon dont les fonds sont distribués à leur conjoint survivant, enfants ou petits-enfants.
En effet, les rentes peuvent être achetées pour le restant de la vie du conjoint survivant, une solution normalement recommandée s’ils étaient plus vieux, ou pour une période déterminée pour les enfants.
« Les gens veulent s’assurer que leur patrimoine sera légué en toute sécurité, » de mentionner Mike Macoun. « Dans le cas d’enfants, cela rassure le père ou la mère, » dit-il, étant donné que les enfants n’ont pas accès au capital et ne peuvent donc potentiellement perdre l’investissement.
L’achat d’une rente dans le cadre d’une planification successorale peut aussi s’avérer moins dispendieux et logistiquement plus simple que l’établissement d’une fiducie, étant donné que les coûts de gestion active sont moins élevés, de préciser Mike.
Étant donné les nombreuses solutions que peuvent fournir des rentes, Mike est d’avis qu’elles devraient être abordées lors de toutes les discussions continues sur la planification financière, successorale et de revenus de retraite entre les gestionnaires de patrimoine et leurs clients.
« Les gens changent et il en est de même de leurs investissements, » conclut-il. « Quelqu’un pourrait ne pas apprécier les avantages d’une rente au début de sa retraite, mais envisager la solution différemment cinq ans plus tard. »
« Les rentes devraient faire partie de tout scénario de planification de retraite. »
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